mercredi 16 juin 2010

CAS DE REMISE EN CAUSE DE LA LOI SCELLIER


La réduction d’impôt Scellier obtenue fait l’objet de remise en cause en cas de :
- non-respect de l’engagement de location ;
- non-respect des conditions de mise en location ;
- cession, pendant la période d’engagement de location, des immeubles ou des parts de SCPI au titre desquels le contribuable a bénéficié de la réduction d’impôt Scellier.



I - CAS DE REMISE EN CAUSE

A. Non respect de l'engagement de location

Cas de remise en cause
Exceptions
Aucune mise en location par le propriétaire du logement
Lorsque le contribuable :
- est atteint d’une invalidité de deuxième ou troisième catégories.
- est licencié.
- décède.
Mise en location du logement
hors délai
Interruption de la location pendant une durée supérieure à celle admise


B. Non respect des conditions de mise en location

Cas de remise en cause
Exceptions
Utilisation du logement
par son propriétaire
Aucune
Mise en location à des personnes non autorisées Aucune
Changement d’affectation
du logement
Exception si ce changement est imputable au locataire.
Dépassement des
plafonds de loyer
Aucune

C. Cession du logement ou des titres pendant la période d'engagement de location


Cas de remise en cause
Exceptions
Mutation à titre onéreux Aucune
Mutation à titre gratuit Si le transfert de propriété résulte du décès du contribuable
Cession de droit indivis la mise en indivision du logement entraîne la disparition de la réduction d’impôt Scellier pour l’avenir
Démembrement de propriété En cas de décès d'un des contribuable, la réduction Scellier n'est pas remise en cause.
Echange ou apport en société Aucune
Inscription du logement ou des titres à l’actif d’une entreprise individuelle Aucune

D. Non respect des conditions relatives à la souscription de parts de SCPI

Cas de remise en cause
Exceptions
Défaut d’affectation de la souscription dans le délai
de18 mois
Aucune
Non-respect de
l’objet social de la SCPI
Aucune

E. Non respect des conditions d'application des déductions spécifiques

Avantage concerné
Cas de remise
en cause
Exceptions
Scellier Intermédiaire
Déduction 30%
Non-respect des conditions de location du secteur intermédiaire Aucune
Scellier ZRR
Déduction 26%
Logement non situé dans une ZRR Aucune

II - MODALITES DE REMISE EN CAUSE


Les modalités de remise en cause du régime diffèrent selon que celle-ci a pour origine :
- le non-respect des conditions initiales d’application du dispositif
- ou le non-respect de ces conditions au cours d’une période d’engagement de location

Modalités
de remise en cause
Déduction spécifique
Réduction
d'impôt
26%
(ZRR)
30 % (Scellier intermédiaire)
Non-respect des conditions initiales
Le revenu foncier réduit à tort est majoré du montant de la déduction. L’impôt réduit à tort est réintégré.
Non-respect des conditions de location (période initiale)
Sans objet Le revenu foncier est majoré du montant total des déductions pratiquées. L’impôt sur le revenu est majoré du montant total de la réduction d’impôt obtenue.
Non-respect des conditions de location (période prorogée)
Sans objet Le revenu foncier est majoré du montant des déductions pratiquées pendant la période L’impôt sur le revenu est majoré du montant de la réduction d’impôt obtenue pendant la période .

III - CAS PARTICULIER


Changement de domiciliation fiscale.
Le contribuable ayant bénéficié de la réduction d’impôt Scellier, transfère son domicile fiscal hors de France au cours de la période de l’engagement de location (initiale ou prorogée) ne remet pas en cause l’avantage fiscal obtenu.
Cependant, la réduction d’impôt restante ne peut plus être imputée et ne peut faire l’objet d’aucune imputation ultérieure.
Lorsque le contribuable rétablit son domicile fiscal en France pendant une période d’engagement de location, la réduction d’impôt restant à courir s’impute à nouveau.
Cette situation n’a pas pour effet :
- de prolonger la période d’imputation de la réduction d’impôt Scellier;
- d’étendre la période d’engagement de location.
Lorsque la location est consentie sous la loi Scellier intermédiaire ou Scellier ZRR, la déduction spécifique (30 % ou 26 %) continue de s’appliquer pendant la période où le contribuable est domicilié hors de France.

25 commentaires:

  1. Bonjour,

    Merci pour ces infos, dans le cas d'un départ à l'étranger, il est mentionné la suspension de la réduction, par contre durant cette période de domiciliation hors de la France:
    - Dois-je respecter les conditions d'un scellier classique en terme de montant de loyer?

    - Puis-je revendre le bien sans remettre en cause les rédctions acquis? est ce que l’acquéreur peut bénéficier du régime scellier vue que le bien n'a que 1 an et demie ou il est obligé de repartir en régime normal?

    Merci pour votre retour

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  2. 1) Si les conditions de la loi Scellier intermédiaire doivent être remplies, il est évident que l'administration fiscale considèrera que pour la Scellier libre les conditions doivent aussi s'appliquer.

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  3. 2)A partir du moment où le bien a été loué, il n'est plus possible de transmettre l'avantage fiscal Scellier au nouvel acquéreur.

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  4. Nous avons fait l'acquisition d'un logement en Scellier encore en construction, mais nous devons partir à l'étranger peu après sa livraison pour raison professionnelle. Si on déclare en Scellier classique, pouvons-nous en bénéficier à nouveau à notre retour? Et si on le met en Scellier intermédiaire ou ZRR, comment cela fonctionne-t-il au niveau de la réduction d'impôt si nous ne sommes plus domiciliés en France?

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  5. La circonstance que le contribuable ayant bénéficié de la réduction
    d’impôt, transfère son domicile fiscal hors de France au cours de la période de l’engagement de location (initiale ou prorogée) n’est pas de nature à entraîner la remise en cause de l’avantage fiscal obtenu jusqu’à la date de ce transfert.
    Cela étant, il est précisé que pendant les périodes d’imposition au cours desquelles le contribuable n’est pas considéré comme fiscalement domicilié en France, la réduction d’impôt ne peut être
    imputé et ne peut faire l’objet d’aucune imputation ultérieure.
    Ainsi, lorsque le contribuable rétablit son domicile fiscal en France après la période initiale ou prorogée d’engagement de location, l’impôt sur le revenu dû au titre des années postérieures à cet engagement ne peut
    pas être diminué des fractions de réduction d’impôt non imputées.
    Toutefois, lorsque le contribuable rétablit son domicile fiscal en France pendant la période d’engagement de location, la réduction d’impôt s’impute à hauteur, selon le cas, d’un neuvième de son montant ou de la réduction d’impôt complémentaire de 2 %, sur l’impôt dû au titre des années d’imputation restant à courir à la date du rétablissement du domicile fiscal en France.
    Cette situation n’a pas pour effet :
    - de prolonger la période d’imputation de la réduction d’impôt qui reste fixée, selon le cas, à neuf, douze ou quinze ans ;
    - d’étendre la période initiale ou prorogée d’engagement de location exigée pour le bénéfice de l’avantage fiscal.
    Enfin, lorsque la location est consentie dans les conditions du secteur intermédiaire ou que le logement est situé en ZRR, la déduction spécifique de respectivement 30 % ou 26 % calculée sur les revenus bruts tirés de la location continue de s’appliquer pendant la période où le
    contribuable est domicilié hors de France.
    Exemple 1: un contribuable fiscalement domicilié en France acquiert le 1er juin 2009 un logement neuf qu’il donne en location dans le secteur intermédiaire. Le bail prend effet au 1er janvier 2010.
    Au cours de l’année 2013, le contribuable transfère son domicile fiscal hors de France, avant de rétablir celui-ci en France au cours de l’année 2017.
    Les années au titre desquelles la réduction d’impôt pourra être imputée ainsi que les périodes d’application de la déduction spécifique sont :
    Années 2009 à 2012 et 2017 : Imputation de la réduction d’impôt à
    hauteur d’un neuvième de son montant
    Années 2013 à 2016 : Pas d'imputation de la réduction d’impôt.

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  6. Bonjour. Est ce que dans le cadre d'une revente d'un scellier BBC (avec un locataire) pour cause de divorce, l'avantage fiscal est conservé pour le nouvel acquéreur ?

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  7. Malheureusement non. Le prochain acquéreur n'aura pas le bénéfice de la loi Scellier.

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  8. Merci de votre réponse

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  9. Bonjour,

    Suis-je le seul à être choqué du fait que l'administration puisse redressé un contribuable en cas de "non respect des conditions initiales" après le délai de prescription de droit commun de 3 ans ?

    Ex: J'achète un appartement en 2009, je me prévaut du Scellier (à tort). En 2013, l'administration me redresse. En temps normal elle ne peut redresser que sur 2010, 2011 et 2012. Avec ce texte elle pourrait redresser sur 2009, année normalement prescrite..

    Donc en soit, aucune prescription pour le dispositif Scellier en cas de non respect des conditions initiales... Ca vous parait "normal" / "légal" ?

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  10. La prescription pour le contrôle fiscal est de 3 ans. Mais s'il s'avère qu'il y a omission ou insuffisance d'imposition, le délai monte jusqu'à 10 ans.
    Si un contribuable bénéficie d'une défiscalisation sans raison, le fisc remontera jusqu'à 10 ans pour "récupérer" la réduction d'impôt qui n'aurait pas dû exister. Cela n'est pas propre à la loi Scellier.

    Par contre, ce serait différent si la loi Scellier était avérée, mais qu'une erreur ait lieue dans la déclaration : le délai de remise en cause serait effectivement de 3 ans dans ce cas là.

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  11. Bonjour,
    Suite erreur de mon gestionnaire, Je souhaite demander la modification de mon engagement fiscal Scellier 2011 pris en intermédiaire au lieu de classique. Puis je aller voir les impots et expliquer? J'ai aussi déduit à tort les 30% Scellier intermédiaire que je vais donc repayer pour un montant ~3K€. Je loue mon appartement depuis fin 2010.
    Merci à vous de votre réponse
    Cordialement

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  12. Si vous êtes absolument sûr que votre gestionnaire a dépassé le plafond Scellier Intermédiaire, vous pouvez effectivement demander à l'administration fiscale de rectifier votre demande. Vous devrez rendre le trop déduit de l’abattement forfaitaire de 30% depuis fin 2010.
    Dans tous les cas, en cas de contrôle fiscal, si le dépassement est avéré, les impôts requalifieront votre Scellier intermédiaire en Scellier libre.
    Au pire vous pouvez vous retourner contre votre gestionnaire s'il a effectivement commis une erreur et sa responsabilité professionnelle devra prendra en charge votre manque à gagner fiscal. Mais cela devient une procédure juridique...

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    1. Bonsoir à vous, et merci de votre réponse
      Je me suis donc rendue lundi à la première heure au centre des impots avec mes documents pour bien expliquer et effectivement ils ne remettent pas en cause le Scellier, mais ils ne modifient pas non plus le choix fait en intermédiaire. Apparament on ne peut plus revenir en arrière! j'ai fait un rectificatif de déclaration du trop déduit 30% et verbalement sans l'écrire l'inspectrice m'a informée d'une annotation sur mon dossier pour un Scellier classique dorénavant, car ma locataire dépassait le plafond. Concernnat mon gestionnaire, j'ai changé car j'ai eu les pires ennuis avec eux. Entamer une procédure juridique ne m'enchante pas. Dites moi SVP et si possible, si il existe un article de loi sur la requalification que les impots ont fait. J'aimerai m'assurer de ne pas être pénalisée dans plusieurs années sur la réduction d'impôts de 25% sur 9 ans.
      Avec mes remerciements et j'espère que mon expérience servira à d'autres personnes pour ne pas faire la même erreur
      Bien cordialement
      Caroline

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    2. Si vous respectez les plafonds de loyers de Scellier Libre, votre Scellier intermédiaire sera requalifié en Scellier libre, sans remise en cause de la réduction d'impôt de 25%.
      Pour le dépassement des revenus des locataires, s'il y a eu un changement dans la situation familiale du locataire durant les 2 dernières années avant la signature du bail, la jurisprudence a prévu des aménagement pour le calcul du revenu de référence. Attention, l'administration fiscale ne vous le dira pas forcément.

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    3. Bonjour, je suis dans exactement le même cas que Caroline ci-dessus. je viens de recevoir mon avis de redressement sur la partie "intermédiaire" mais le controleur des impots m'affirme qu'on ne peut revenir sur le scellier "classique" ?? du coup c'est l'ensemble du dispositif qui tomberait ??

      Je vous remercie de vos lumières car je vous avoue être totalement désabusé !
      Cordialement,
      Romain

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    4. Votre problème concerne uniquement un problème de plafond de ressources du locataire ? Les plafonds de loyer au m² sont respectés ?

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    5. Bonjour,
      Non, c'est le plafond au m² qui n'est pas respecté pour de l'intermédiaire (50€ de trop par mois...).

      Merci de votre aide précieuse.
      Cordialement,
      Romain

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  13. Si vous respectez les plafonds Scellier libre : vous devez donc rendre l'abattement de 30% sur les loyers que vous avez déduits à tord pour la Scellier intermédiaire, et vous le confirmez par écrit au contrôleur.
    Mais vous contestez également et formellement le non bénéfice du Scellier classique dont vous respectez (à priori)toutes les conditions.
    Le Scellier Intermédiaire n'est plus valable, ce n'est pas le cas du Sceliier libre.

    Bulletin officiel 5 B-17-09
    Fiche n°9 - Section 2
    La survenance d’un événement entraînant la déchéance de la réduction d’impôt ou de l’un des avantages
    fiscaux supplémentaires (déduction spécifique ou complément de réduction d’impôt) entraîne une remise en cause. Dans l’hypothèse où les conditions d’application de la réduction d’impôt sont remplies et que celles relatives à l’application des avantages fiscaux supplémentaires précités ne sont pas respectées, la remise en cause doit seulement concerner ces avantages supplémentaires.

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  14. Bonjour,

    JE suis locataire d'un T2 dans un immeuble neuf et je crois que l'appartement est sous la loi scellier, mais comme rien n'est stipuler sur le bail je n'en suis pas certaine. Sauf que si tel est le cas mon bailleur ne respecte pas les plafond de loyer, comment puis-je m'assurer que l'appartement est bien sous la loi scellier et si oui que dois-je faire comme démarche pour récupérer ce que j'ai versé en trop depuis 2 ans?
    Merci pour votre réponse.
    Julie.

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  15. Bonjour,

    La loi Scellier n'a de valeur "contractuelle" uniquement entre l'état et le bailleur propriétaire.
    Si le bailleur ne respecte pas les plafonds de loyers, il ne bénéficiera pas de réduction d'impôt en cas de contrôle fiscal. Le locataire n'est EN RIEN concerné par ce dispositif fiscal.
    Vous devez payer le loyer indiqué dans votre bail, quelques soient les accords passées entre l'Etat et votre propriétaire, qui ne vous regardent pas par ailleurs.

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  16. bonjour,

    nous allons finir la maison (achevement fin 2013)que nous souhaitions mettre en location. Cette location nous faisait bénéficier d'une réduction d’impôt dans le cadre du scellier intermédiaire.Pour des raisons professionnels nous ne souhaitons plus garder cette maison. Lors d'une vente éventuelle pouvons nous transmettre l'avantage fiscal à l'acquéreur?

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    1. Si la maison n'a jamais été louée, il est possible de transmettre l'avantage fiscal. Mais pas pour une Scellier, dont le régime s'est éteint fin 2012.
      Si la maison est en zone éligible à la loi Duflot, les acquéreurs pourront faire une loi Duflot.

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  17. BONJOUR JE VEND MON APPERTEMENT POUR CAUSE DE PROBLEME DE TRESORIE VAIS-JE DEVOIR REMBORSER LA SOMME DES AVENTAGE PERCU Y A T'IL UN MOYEN DE NE PAS LE FAIRE ? SI OUI LE QUEL ? MERCI D'AVENCE POUR VOTRE REPONCE

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    1. Si vous vendez le bien, il n'y a aucune exception, vous devrez rembourser les économies d'impôts.
      Vous pouvez néanmoins stopper la location en cas de décès (!), invalidité, ou licenciement.

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